AFP
Paris, 2 déc 2015 – Environ 35 à 40% des salariés de Spie Communications (intégration et infogérance de services numériques), selon des sources syndicales, 8,5% selon la direction, ont débrayé mercredi matin pour protester notamment contre la « dégradation » de leurs conditions de travail.
Le mouvement, à l’appel de l’intersyndicale (FO, CFE-CGC, CFDT, CGT), s’est accompagné d’un rassemblement de « plus de 200 personnes » selon les syndicats CFDT et FO, 150 selon une source policière, devant le siège à Malakoff (Hauts-de-Seine) de Spie Communications (3.200 salariés), filiale du groupe Spie.
« Toutes les catégories de personnels, cadres, administratifs, techniciens, commerciaux, ont participé au mouvement« , s’est réjoui Claude Zanoletti (FO). Devant cette mobilisation inédite dans la société, la direction a proposé une rencontre jeudi, a-t-il ajouté.
« Ca fait un moment qu’on alerte » sur la dégradation des conditions de travail et c’est « un dialogue de sourds« , a déploré Philippe Normand (CFDT), en évoquant des « bilans d’expertise assez alarmants sur les risques psycho-sociaux » dans l’entreprise.
Des « compressions d’effectifs » se font « sans plan social« , avec des licenciements pour faute et de nombreuses ruptures conventionnelles qui ne sont pas remplacés, d’où une « surcharge de travail » sur les salariés restants, a expliqué M. Normand.
La société « gagne de l’argent et licencie pour gagner encore plus« , a ajouté M. Zanoletti, dénonçant une « gestion financière accrue« .
La direction a expliqué de son côté que la « mutation numérique des entreprises et des organismes publics amène » l’entreprise « à se repenser« . Elle a indiqué avoir mis en place, dans le cadre d’un plan stratégique lancé il y a deux ans, « un dispositif d’accompagnement de ses collaborateurs afin de les soutenir dans la mutation de l’entreprise« .
Ce plan « va se poursuivre sur des axes comme le recrutement et le bien-être des collaborateurs » en 2016, a ajouté la direction.
Les syndicats dénoncent aussi l’augmentation de la précarité, le blocage des salaires ou encore le non-respect des accords d’entreprise.
Le mouvement se tient à la veille d’une réunion dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO).
