Il y a maintenant près de 2 ans que la CFDT SPIE s’est engagée dans une action sur la RSE.

C’’est à l’occasion de la vente du groupe dans laquelle l’ancien fonds LBO avait engrangé une grosse plus-value que la CFDT avait plaidé pour un partage des richesses équitable et obtenu qu’une toute petite partie des bénéfices issus de la vente aille en direction des salariés et notamment ceux qui ont les plus bas salaires. La CFDT s’était également positionnée pour une vente socialement responsable, notion en contradiction avec le principe des fonds LBO qui recherchent la rentabilité à court terme.Dans le même temps la CFDT avait revendiqué de participer dans les comités de direction dont l’action pouvait avoir une implication dans une démarche RSE. C’est ainsi qu’il a été acté le principe d’une participation syndicale dans le comité diversité, participation non encore effective aujourd’hui.A l’occasion du renouvellement du Comité d’Entreprise Européen, les élus CFDT ont demandé que la RSE fasse l’objet d’un point de dialogue social et un groupe de travail a été mis en place et inscrit dans l’accord. Ce groupe de travail s’est rencontré en septembre dernier dans le cadre d’une formation RSE dont l’objet était d’analyser le rapport développement durable. Il apparaît clairement, à la lecture du rapport, que SPIE s’engage dans l’économie verte, ce qui est louable, mais c’est avant tout parce que c’est un passage obligé pour une entreprise de ce secteur qui s’ouvre ainsi des perspectives de développement économiques intéressantes.L’impression dominante reste centrée sur l’aspect « marketing » du document qui constitue un élément important du « capital réputationnel » de la société. C’est une observation que reprend Olivier Chabrol de Syndex qui constate, après enquête, que les entreprises qui pré-sentent un rapport développement durable le font en priorité pour répondre aux agences de notation, ensuite pour répondre à la loi, et enfin pour améliorer leur image. En faire un objet du dialogue social vient seulement après d’autres considérations.Cependant, malgré ce regard global critique sur le rapport RSE, les militants de l’inter se sont attachés à rechercher quels étaient concrètement les axes de progrès. 4 pistes de travail ont pu être ainsi dégagées : la sous-traitance socialement responsable, la gouvernance de l’entreprise et la diversité qui avait été ciblée auparavant. Le dernier axe et non des moindres concerne l’ambition de SPIE d’obtenir la norme ISO 26000 pour certaines de ses filiales. Or, l’obtention du label ISO 26000 intègre très clairement des critères de dialogue social et c’est donc pour les militants une occasion unique d’interpeller la direction au Comité d’Entreprise Européen et au comité de groupe mais aussi plus concrètement dans les CCE et dans les CE. Car c’est aussi un challenge syndical que de pouvoir sortir la RSE du débat « entre initiés » pour en faire un vrai objet de dialogue social et d’action revendicative au plus près du terrain.

https://cfdt-spie.com/wp-content/uploads/2020/11/le_progres_article_0411.pdf